On associe souvent le fait de ne pas savoir dire merci à de l’ingratitude, à une espèce d’arrogance, comme si la personne pensait que tout lui était dû.
Je crois qu’au contraire quand on ne sait pas dire merci c’est parce qu’on ne se sent pas méritant de ce que l’on nous a offert et remercier ce serait valider l’acceptation du cadeau/service/geste/parole, et confirmer le fait qu’il soit légitime pour nous de recevoir.
Et ça, quand on a une piètre estime de soi c’est très difficile.
Pour remercier il faut d’abord être en mesure de recevoir.
Même chose pour les excuses.
Quand on ne sait pas demander pardon ce n’est généralement pas parce qu’on se croit au dessus de tout et qu’on ne veut pas s’abaisser ou admettre ses torts.
C’est plus souvent car demander pardon c’est supposer qu’on se croit digne d’être pardonné.
Vous remarquerez qu’il est beaucoup plus facile de demander pardon quand on a écrasé le pied de quelqu’un par mégarde, geste anodin sans conséquence pour lequel en général on ne porte pas une lourde charge de culpabilité, que pour quelque chose qu’on regrette vraiment fort, un acte dont on se sent profondément coupable et fautif.
Donnons, sans rien attendre, ce sont ceux qui sont incapables de verbaliser la gratitude qui ont le plus besoin de notre générosité.
Et surtout pardonnons le plus possible, rapidement, sans condition, car c’est notre coeur que nous allégeons en posant ces valises qui ne sont pas les nôtres, et parce que personne n’a plus besoin d’un pardon que celui qui est incapable de le demander et de se l’offrir à soi-même.
Je crois que j’ai écrit ça car j’ai un grand besoin de m’en souvenir en ce moment !
D’ailleurs tout ça me fait penser à ces exercices de gratitude qu’on fait pour inviter du mieux dans notre vie, loi de l’attraction et compagnie.
Je croyais que remercier pour ce qu’on avait déjà c’était pour se permettre de mieux voir tout ce qui était déjà là et changer son mindset de manque à contentement/abondance.
Maintenant je me dis que faire l’effort d’exprimer sa gratitude c’est justement pour confirmer à soi-même sa légitimité à recevoir.